vendredi 12 mai 2017

20. KENYA


Mercredi 15 et jeudi 16 Février

La frontière à Moyale est passée sans encombre en 4 heures environ et me voilà parti en direction de Marsabit. Le désert de Chalbi est l'un des plus hostile au monde et laisse un mauvais souvenir à l'un de mes amis un certain Michel qui se reconnaîtra, embarqué qu'il était avec le pire des chefs d'expédition qu'on ait pu imaginer.


Quelques maigres troupeaux de chèvres gardés par des bergers armés de fusils d'assaut impressionnants. On n'a pas envie de s’arrêter pour dire bonjour. Il doit y avoir des problèmes de vol de bétail dans le coin ou de droits de pâturage imprécis. Les litiges se discutent à coup de fusils mitrailleurs. La Somalie et les fous furieux ne sont pas très loin non plus et, sans dramatiser, je serre les fesses et allume à 150 km/h pour déguerpir de cet endroit. 

Quelques kilomètres après Isiolo, arrivée chez mon vieux copain Joël et sa femme Catherine qui se sont installés dans cet endroit de rêve depuis 4 ou 5 ans. Les enfants de Joël et les miens étaient du même âge à Singapour et nos femmes très amies. Nous nous voyions alors beaucoup.


Ils habitent une maison qu'il a construit dans les rochers à flan de montagne avec une vue extraordinaire sur Isiolo et le désert et les montagnes qui se profilent au loin. Il a mille autres projets pour cette propriété et Catherine s'active dans son jardin formidablement réussi.

Merci Joël et Catherine, pour l'accueil, merci pour le bon dîner, merci pour l'amitié et merci pour les bons souvenirs de notre jeunesse.


Vendredi 17 Février

Départ ce matin pour rattraper le reste de mon équipe. Je longe le côté nord du mont Kenya, à 2500 mètres d'altitude, très fertiles, grosse agriculture, céréales, pâturage, on est en Europe.

Soudain, quelques kilomètres avant Manyuki, je suis arrêté à un barrage de pierre et de terre en travers de la route. 200 personnes sont là à brailler et s'exciter. Il y a quelques porteurs de machettes çà et là. J'ai du mal à ne pas me faire remarquer avec ma belle et riche moto. Malgré tout, j'essaie de contourner l'obstacle et suis pris à parti par 4 ou 5 énergumènes qui commencent à me hurler dessus. Finalement 2 hommes plus calmes me font sortir de cette situation.  Je ne vais pas m'éterniser à leur demander des nouvelles de leurs belle-mère et je file à bonne allure, les motards disent "la poignée en coin". 

Quand je raconte cette histoire à mes camarades pendant le dîner du soir, je vois des moues dubitatives jusqu'au moment où la télévision de la salle de restaurant montre cet incident aux nouvelles de 20h. Ça leur ferme le clapet !

Reste de la journée sous les orages, route difficile, des dos d’âne tous les 100 mètres : insupportable et crevant.

Les coordonnées latitude sur mon GPS se rapproche de plus en plus de zéro et effectivement le panneau "équateur" apparaît et on y va de l'inévitable photo.



Je suis extrêmement déçu car depuis mon arrivée au Kenya , à part une autruche et une gazelle de Grant, je n'ai encore vu aucuns animaux : mais enfin où sont les girafes ?

Samedi 18 Février

Après 7000 km de déjà parcourus sur des routes souvent chaotiques, les petits ennuis commencent à s'accumuler . Mon portable n'a pas résisté à une chute depuis ma moto à 130 km/h. Peut-être pourrai-je en racheter un à Nairobi ?


Ensuite, les établissements Microsoft ont procédé à une mise à jour, non sollicitée, qui a effacé tous mes contacts. Me voilà donc au bord de l'apoplexie sans portable et sans aucune adresse mail. La peste soit de la maison Microsoft !

Ma provision d'Ercefluril, pourtant impressionnante au départ, ne va pas y suffire. Il va falloir refaire du stock à Nairobi. Comme la plupart du temps en Afrique, le voyageur est sujet à des problèmes intestinaux qui rajoutent à la fatigue. Je fais pourtant très attention à ce que je consomme.

Petit problème également avec ma moto dont les valises latérales ainsi que celle du dessus ont été malmenées par ces routes si difficiles. Je suis maintenant obligé de les sangler pour les maintenir. Il faudra que le garage à Nairobi, se débrouille pour me caler tout ça proprement.




Départ au petit matin, en voiture puis à pied vers le Green Crater Lake, lac au fond d'un cratère de volcan. C'est le paradis ! Végétation foisonnante, un lodge somptueux au bord de l'eau. Et me voilà parti avec mon guide Bruno à la découverte de la jungle. Ceci me rappelle les chasses au Sénégal et au Burkina Faso. Je suis aux anges, j'adore!

Puis cachés dans la végétation,
  ENFIN ILS SONT LA ! MAGNIFIQUES !


Out of Africa ! Ca y est j'ai trouvé la maison, simple et coloniale, au bord du lac de Naivasha, dans un jardin sublime, avec les animaux sauvages qui s'y promènent la nuit.


J’espérais y rencontrer la sublissime Meryl Streep, mais ni elle ni son bellâtre d'amoureux, Robert Redfort n'étaient présent. En fait il s'agit de la maison non pas de la comtesse Blixen mais celle de Joy Adamson, qui a vécu de nombreuses années au Kenya entre les deux guerres et qui a connu une vie conjugale assez mouvementée assez similaire à  celle de la comtesse Blixen. Cette maison porte le nom d'Elsamere, soit le nom de la lionne qu'elle a élevé pendant des années. Joy Adamson a écrit quelques livres sur la vie des animaux en Afrique dont Born to Be Free qui a connu un succès international. Malheureusement elle meure dans les années 50, assassinée ce qui sera également le cas 10 ans plus tard de son mari, tué par des braconniers. Reste cette maison, transformé en lodge, magnifique au bord de son lac. Ainsi qu'une voiture que l'on connait bien sur les routes du Perche !


Lundi 20 Février

Enfin Nairobi, sur le chemin duquel je me perds. 4 heures pour faire 100 km. J'arrive en pleine ville africaine. Visiblement aucun hôtel à l'horizon. A l'évidence, 2 rues portent le même nom dans la même ville et bien sûr mon GPS m'amène à la mauvaise. Tout fini bien sur par s'arranger.

Coup de chance, il y a un Apple store à Nairobi qui me vend au poids de l'or un téléphone portable tout neuf, que Béatrice qui me suit sur Skype m'aide à paramétrer. Je récupère presque tout sauf mes photos. Je suis soulagé.

Dépose de ma moto chez le concessionnaire BMW. Je suis sceptique sur ce garage. Sont prévus, changement de pneus avant et arrière, remplacer le filtre à huile et les 2 filtres à air, vidange. 2 jours plus tard en cherchant ma belle japonaise, je m'aperçois que le pneu arrière est monté à l'envers, que les boulons de vidange du carter sont montés sans joints et que les filtres à air n'ont pas été changés. Quelques jours plus tard, je constaterais que la valve de la chambre à air du pneu avant est endommagée et fuit. Tout ça pour le prix exorbitant d'un bras, d'une oreille et de beaucoup trop de billet de $. Je fais un tour dans l'arrière salle du garage et ce que j'y vois m'invite à la prudence.



Mardi 21 Février


Dîner chez Marc Jacquand (un autre !), fils d'Henri, dont je fais la connaissance. Il est installé fort confortablement depuis 2 ans et demi à Nairobi pour l'ONU avec sa charmante femme et ses deux filles dont l'une a l'âge de ma Loïse. Trop ravi de cette rencontre.

La petite histoire concernant ce Marc est qu'il est né au Brésil presque 10 ans avant le mien de Marc qui lui est né à Singapour. Or, quand ce dernier demande des papiers d'état civil à Nantes, au service des français de l'étranger, une fois sur deux, il reçoit le document comme quoi il est né au Brésil. Confusion administrative.

Mercredi 22 Février

Départ sans histoire vers la Tanzanie. Plus on va vers le sud plus on rencontre, au loin des silhouettes longilignes habillées de couvertures rouges ou bleues : les massaï.


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