Depuis quelques temps déjà, un léger picotement me courait le long de la colonne vertébrale. Bizarrement dès que je m'approchais de l'endroit où je range soigneusement mes cartes de tous les pays du monde, ce picotement devenait frénétique, une véritable démangeaison. Dès que je m'en éloignai cette sensation diminuait. Pas désagréable mais persistant. Peut être s'agit-il là d'une poussée psycho somatique, un appel occulté vers les grands espaces, les belles rencontres ? Très probablement.
Vacances Harris en famille |
Aline Lodge |
La semaine de vacances en Ecosse avec ma famille m'a procuré une belle accalmie puis à notre retour c'est reparti de plus bel jusqu'à cet instant précis où je pianote ces quelques mots insignifiants sur mon téléphone. Je suis dans la salle d'attente de l'aéroport de Roissy et mon vol pour Minneapolis et Anchorage va décoller dans quelques instants. Moments de stress épouvantable avant de prendre l'avion mais surtout de grand bonheur, une nouvelle aventure commence, Alaska, pêche, Mississippi, Amérique profonde . . . Une fois encore de belles perspectives d'émotions et de découvertes . Coïncidence , mon avion passera exactement à la vertical de notre maison, Aline Lodge sur l'île de Harris. J'ai eu beau crié Aline, pour y revenir mais elle ne m'a pas entendu !!!
Ce voyage un peu éclectique commencera avec quelques jours de pèche en mer au large du village de Seward à 4 heures de route au sud d’Anchorage au sud de la presqu’île de Kenai. Le souvenir de mon passage extraordinaire à Valdez il y a 3 ans ne m'a jamais quitté et j'ai saisi l'occasion de ce voyage aux USA pour recommencer l'aventure.
Projet d'itinéraire |
Puis ce sera une immersion totale dans l’Americana, l’héritage américain en remontant le Mississippi depuis son embouchure à la Nouvelle Orléans jusqu'à sa source au lac Itasca près de la frontière canadienne en suivant au plus près le cours de la rivière. Evidemment ce sera avec la plus emblématique des motos Harley Davidson, l'Electraglide que j’entreprendrai ce périple. A ma connaissance ce parcours n'avait jamais été fait en moto par un français.
ALASKA
Belle prise ! |
Superbe rock fish |
Ce séjour en Alaska est donc sous le signe de la pêche, flétan, saumon, morue, magnifique rock fish tout est bon à prendre. Comme il n'est pas question que j'emmène mes prises, j'ai décidé de faire du no-kill ou la remise du poisson à la mer.
Dès le premier jour avec notre capitaine Jeff et une équipe de jeunes ingénieurs travaillant à Prudhoe Bay (voir Voyage autour du monde) nous faisons une pêche miraculeuse si on compte les poissons rejetés à la mer par mon choix ou dépassement des quotas.
Nous avons passé une superbe journée |
Le plus gros flétan de 30 kg est pris par Jason et je vois le guide de pêche sortir une espèce de carabine et lui tirer une balle avant de le hisser dans le bateau: alors ça c'est du jamais vu. Complètement abasourdi par le bruit de la détonation, je n'en reviens pas de ce qu'il vient de se passer. Mon ami Charles-Henri de Carantec en tomberait dans les pommes. Ma petite caméra vidéo était en route pour saisir cet instant quand même incroyable.
Plus de gouvernail ! |
Pêche miraculeuse |
Le lendemain nous partons à 4 heures de bateau en pleine mer pour nous rendre dans un endroit, paraît-il connu pour prendre de très gros spécimen de flétan, qui peuvent atteindre jusqu'à 70 kg.
Malheureusement au bout de 2 heures de navigation le gouvernail du bateau nous laisse tomber et nous voilà comme des idiots immobilisés à quelques kilomètres de la côte. Il faut encore attendre un bateau de secours qui nous emmène dans un endroit où les poissons ne sont pas aussi gros mais vu notre tableau, très abondants. Il y en a pour tous les goûts, flétans, bars noirs, une magnifique morue.
A en juger par la photo tout ceci se passe dans une pesante et lourde ambiance!!! Une tristesse abominable !
Je pleure . . . . de rire ! |
Cette journée est un cadeau du ciel comme il en arrive souvent dans ce genre de voyage : en plus d'une pêche exceptionnelle, de bonnes rigolades avec de nouveaux et fugaces amis, d'une météo de rêve, notre bateau nous fait longer à quelques kilomètres une côte extraordinaire, très montagneuse, avec de superbes glaciers qui descendent vers la mer. Pour couronner le tout, à quelques distances nous voyons un groupe d'orques (killer whale), trop loin pour prendre de bonnes photos, mais je peux distinguer leurs ailerons dont certains dépassent la surface de l'eau de plus de 1 mètre. Ça c'est quand même extraordinaire. Je les vois disparaître au loin avec regret.
Sur le chemin du retour nous croisons une baleine à bosse (humback whale) qui plonge au moment où je me jette sur mon appareil de photo et que je ne reverrai plus. Comblé, heureux par cette journée qui restera dans les annales de ma mémoire pour très très longtemps.
Pour ma dernière journée à Seward, je décide que mes prélèvements sur la faune pélagique étaient suffisants et de me mettre à la recherche d'un bateau qui m'amènerait au plus près de quelques cétacés pour réaliser de belles prises de vue. La location d'une embarcation privée se révélant totalement hors de mes capacités budgétaires, je me suis rabattu sur un tour opérateur ayant des prétentions financières plus raisonnables. Le problème c'est que le tiers de la population chinoise et la moitié des retraités alaskans connaissent les mêmes contraintes que moi se sont retrouvés sur mon bateau. La compagnie de cette foule ne répond pas à priori à mon inclination archiconnue pour la solitude ni à mon mode de voyage favori mais enfin comme d'habitude on va tirer le maximum de cette journée dont la météo s'annonce idéale.
Alors que les 2 derniers jours nous sommes aller pêcher au sud ouest de Seward, aujourd’hui nous prenons la direction nord ouest vers les glaciers. En chemin nous devrions rencontrer quelques baleines et c'est là où tout se complique ! Les baleines peuvent rester 1/2 heure sous l'eau et remontent à la surface pour respirer pendant 1/4 de seconde avant de replonger. Dans ces conditions, c'est évidement très compliqué de les voir et de prendre des bonnes photos. Une fois qu'elles ont plongé, impossible de savoir où elles vont réapparaître. Le découragement parfois s’installe! Bon malgré tout il y en a beaucoup essentiellement baleines à bosse et rorquals, ces derniers me donnant l’occasion de faire une photo à peu près potable. Sur les îlots les macareux (horned puffin) bourdonnent autour des rochers comme des abeilles autour d'une ruche.
Nous suivons une côte absolument grandiose pour voir de splendides glaciers dont certains se jettent directement dans la mer. C'est majestueux. Une merveille de la nature que j'ai la chance de voir une deuxième fois dans ma vie. La première était en Patagonie. Comme d'habitude je suis archigâté. Je suis sous la bonne étoile de Quelqu'un, c'est sur. Après les difficultés des derniers mois quel bonheur m'est encore offert aujourd'hui. Merci mon Dieu pour ces cadeaux inestimables des derniers jours.
Le moment est maintenant venu de prendre le chemin du retour avec un peu de tristesse de quitter cet endroit si spectaculaire. Sur la route d'Anchorage quelques sites cartepostalesques et 2 caribous qui se laissent approcher sur le coté de la route principale. Avant d'arriver à la ville de Kenai, traversée de la Kenai River la bien nommée, à Cooper Landing réputée pour la pèche du saumon en rivière.
Arrivé à 8 h du matin sous une chaleur abominable à la Nouvelle Orléans le jour de la Gay Pride. Comme si c’était le genre de la maison ! Je m'installe dans un petit hôtel adorable le Royal Hotel au beau milieu du Quartier Français. Les rues sont bordées de jolies maisons à balcon very typical french. En fait très espagnoles.
Si vous souhaitez y aller, pour le trouver, rien de plus simple : vous prenez tout droit la rue Bourbon, 2eme à gauche dans la rue Jeanne d'Arc, puis 5eme à droite avenue de la Bourgogne et après la rue du Maine on tombe évidement sur la rue Royale. C'est quand même moins dépaysant que Milwaukee ! Je fonce acheter une carte de la Louisiane puis chez le loueur de moto pour faire la connaissance, avec beaucoup d' appréhension de ma monture pour les 2 semaines à venir. Sa taille est impressionnante et elle doit peser au moins 400 kg, pas le droit à la chute.
Partout dans ce quartier une grande pauvreté, de la drogue à tous les coins de rue et évidemment il y a de la casse pour preuve ce flic qui s'est fait descendre récemment et dont la voiture reste là sur le trottoir comme un mémorial. Il règne une tension pas très agréable dans ce quartier. Impossible d'avoir quelque contact que se soit avec la population de couleur. Incomunicado. Tant pis. Tout le monde me recommande la plus grande vigilance. Il ne faut pas se fier au spectacle de la rue, les orchestres, les animations, derrière tout ça il y a la drogue et la violence. Be careful !
Une première rencontre avec le Mississippi, majestueux mais sale. Il y en aura beaucoup d'autres dans les 2 prochaines semaines. Les inévitables bateaux à roue pour les touristes. Hors de question que je monte la dessus.
Aujourd'hui était un jour très spécial pour ma Sarah, le plus beau jour de sa vie. Le cœur gros de ne pas être auprès d'elle, je fais une halte à l'église Sainte Anne à Morganza. Elle est impeccablement entretenue, dans un joli jardin, toute blanche comme sûrement sa belle robe de mariée. Une paroissienne est en train d'arranger les bouquets dans cette jolie église et me demande ce que je viens faire ici avec ma grosse moto. Prier lui dis-je. Ah bon! me répond-elle, alors installez vous. On se serait cru dans un salon chez des amis ! La petite lumière rouge est là, la Sainte Présence. Recueillement.
Le bayou est une forêt d'arbres qui poussent les pieds dans le marais . Dans ce biotope la faune est très riche, crocodiles, lamantins, ratons laveurs, quantité de poissons, crustacés, oiseaux et de reptiles. Plus on va au nord plus le bayou disparaît remplacé par la culture de la canne à sucre. Le plus grand danger du bayou est l'assèchement des marais pour faire de l'agriculture.
On dit bien volontiers que le niveau des impôts en France est un des plus élevé du monde mais les Etats-Unis ne sont pas en reste à en juger par la facture de mon dernier hôtel qui, en plus du prix de la chambre, vous assaisonne à raison de :
- Room Tax City
- Room Tax State
- Room Tax Occupancy
- Tourism Support Assessment
Cela s'appelle aussi, le syndrome du mille-feuilles !
Hier au soir à Clarksdale, visite au Ground Zero, un club de jazz miteux dans un quartier genre friche industriel mais assez connu des amateurs. Dans le genre, Blues du Mississippi. A par la couleur locale, je ne suis plus aussi adepte du blues que je ne l'ai été. Toutes ses ficelles ont été prises et reprises des milliers de fois. On se lasse. Un musée local propose la guitare de Muddy Water. Je passe.
Comme je m'arrête un certain nombre de fois par jours dans les stations essence, et que j'ai le sens du partage surdimensionné, je ne résiste pas à la joie de vous faire vivre ces moments inoubliables dans celle là qui était particulièrement minable à la sortie de Jonesboro Arkansas.
Avec indulgence on voit un rorqual |
Glacier Holgate |
Nous suivons une côte absolument grandiose pour voir de splendides glaciers dont certains se jettent directement dans la mer. C'est majestueux. Une merveille de la nature que j'ai la chance de voir une deuxième fois dans ma vie. La première était en Patagonie. Comme d'habitude je suis archigâté. Je suis sous la bonne étoile de Quelqu'un, c'est sur. Après les difficultés des derniers mois quel bonheur m'est encore offert aujourd'hui. Merci mon Dieu pour ces cadeaux inestimables des derniers jours.
Le moment est maintenant venu de prendre le chemin du retour avec un peu de tristesse de quitter cet endroit si spectaculaire. Sur la route d'Anchorage quelques sites cartepostalesques et 2 caribous qui se laissent approcher sur le coté de la route principale. Avant d'arriver à la ville de Kenai, traversée de la Kenai River la bien nommée, à Cooper Landing réputée pour la pèche du saumon en rivière.
Il ne me reste plus qu'à accrocher au dessus de mon lit ce petit charme indien qui enlève les mauvais rêves pour ne garder que les plus beaux. Et Dieu sait si des rêves parmi les plus magnifiques j'ai pu en réaliser tant et tant ! Mon petit charme indien ne me quittera plus.
MISSISSIPPI
Partout on décore pour la Gay Pride |
Arrivé à 8 h du matin sous une chaleur abominable à la Nouvelle Orléans le jour de la Gay Pride. Comme si c’était le genre de la maison ! Je m'installe dans un petit hôtel adorable le Royal Hotel au beau milieu du Quartier Français. Les rues sont bordées de jolies maisons à balcon very typical french. En fait très espagnoles.
Hotel Royal |
Hotel Royal cour intérieure |
Partout dans ce quartier une grande pauvreté, de la drogue à tous les coins de rue et évidemment il y a de la casse pour preuve ce flic qui s'est fait descendre récemment et dont la voiture reste là sur le trottoir comme un mémorial. Il règne une tension pas très agréable dans ce quartier. Impossible d'avoir quelque contact que se soit avec la population de couleur. Incomunicado. Tant pis. Tout le monde me recommande la plus grande vigilance. Il ne faut pas se fier au spectacle de la rue, les orchestres, les animations, derrière tout ça il y a la drogue et la violence. Be careful !
Une première rencontre avec le Mississippi, majestueux mais sale. Il y en aura beaucoup d'autres dans les 2 prochaines semaines. Les inévitables bateaux à roue pour les touristes. Hors de question que je monte la dessus.
Enfin au détour de la non moins inévitable place La Fayette, une statue de Jeanne d'Arc qui ne sait plus où elle en est la pauvre entre ces deux drapeaux !
JOUR 1
Le jour du départ est enfin arrivé et après avoir écouté les 1000 recommandations du loueur de moto et m’être fait soutiré quelques $ supplémentaires, me voilà parti. Le même loueur me voyant très mal assuré sur cet énorme engin me parait plus qu' inquiet pour sa moto. Moi aussi.
Direction le pays cajun où je traverse au beau milieu du bayou des villages, Boutte, La Fourche, Thibodaux, Napoéonville, Plaquemine. Je passe un endroit qui s'appelle "Des Allemands", un gouverneur y avait installé des colons alsaciens ! En général ces endroits respirent la plus grande pauvreté. Les populations françaises, complètement abandonnées par leurs pays, vendues en cachette par Napoléon aux américains. Cette Louisiane aura connue une Histoire pathétique avec des français laissés sans avenir ni espoir et des populations d'esclaves avec des perspectives abominables.
Cette carte indique ce que représentait la colonie de la Louisiane, possession de la Couronne française en 1763. Si l'histoire avait été différente !!!
Halte pour la nuit à Saint Francisville Louisiane
JOUR 2
Aujourd'hui était un jour très spécial pour ma Sarah, le plus beau jour de sa vie. Le cœur gros de ne pas être auprès d'elle, je fais une halte à l'église Sainte Anne à Morganza. Elle est impeccablement entretenue, dans un joli jardin, toute blanche comme sûrement sa belle robe de mariée. Une paroissienne est en train d'arranger les bouquets dans cette jolie église et me demande ce que je viens faire ici avec ma grosse moto. Prier lui dis-je. Ah bon! me répond-elle, alors installez vous. On se serait cru dans un salon chez des amis ! La petite lumière rouge est là, la Sainte Présence. Recueillement.
Le bayou |
Le bayou est une forêt d'arbres qui poussent les pieds dans le marais . Dans ce biotope la faune est très riche, crocodiles, lamantins, ratons laveurs, quantité de poissons, crustacés, oiseaux et de reptiles. Plus on va au nord plus le bayou disparaît remplacé par la culture de la canne à sucre. Le plus grand danger du bayou est l'assèchement des marais pour faire de l'agriculture.
Après Natchez la canne à sucre est remplacée par le coton qui ne doit pas rappeler que des bons souvenirs aux ancêtres de la population noire locale. Sur une ligne droite d'une dizaine de km bordée de champs de coton un avion aspergeur d'insecticide me longe à une cinquantaine de mètres et à environ 2 mètres d'altitude. Il me balance pratiquement sous le nez sa saloperie. Je suis furieux. Je ne suis pas un hanneton quand même! Les propriétés sont immenses, très bien gérées avec des méthodes hyper modernes. Il faut voir la quantité et la taille impressionnante du matériel agricole dans les fermes. C'est insensé. Les petits producteurs africains ne peuvent pas lutter. C'est un drame pour l'Afrique.
Halte pour la nuit à Winnsboro Louisianne
JOUR 3
On dit bien volontiers que le niveau des impôts en France est un des plus élevé du monde mais les Etats-Unis ne sont pas en reste à en juger par la facture de mon dernier hôtel qui, en plus du prix de la chambre, vous assaisonne à raison de :
- Room Tax City
- Room Tax State
- Room Tax Occupancy
- Tourism Support Assessment
Cela s'appelle aussi, le syndrome du mille-feuilles !
Afin de conjurer la monotonie, je prends une route de traverse qui longe le plus possible la rivière. Le goudron fait rapidement place au gravier sur lequel je ne suis pas, mais alors pas du tout confortable sur cette moto. Plusieurs dizaines de miles plus loin je récupérerai l'asphalte. Ça été très très chaud, je n'ai plus un poil de sec et espérons le, peut être un peu maigri dans l'aventure.
Il faut que j'avoue que le Mississippi sur son cour inférieur, est bordé de chaque côté de son lit par un système de digues gigantesques pour limiter les risques d’inondation en cas de forte crue. Le résultat est que je ne vois la rivière que quand je la traverse. Ce qui est peu voire pas assez. Sauf cet après midi où j'ai pu la longer sur plusieurs km après le village de Rosedale. Le bassin du Mississippi est évidemment très fertile et la campagne très plate sans beaucoup de distractions ni de choses insolites pour le papy biker.
Halte pour la nuit à Clarksdale Mississippi
JOUR 4
Toutes les tartes à la crème sont bien là !
Comme je m'arrête un certain nombre de fois par jours dans les stations essence, et que j'ai le sens du partage surdimensionné, je ne résiste pas à la joie de vous faire vivre ces moments inoubliables dans celle là qui était particulièrement minable à la sortie de Jonesboro Arkansas.
Vidéo sans aucun intérêt
Halte pour la nuit à Chester Illinois
JOUR 5
Une nuit épouvantable et je pars au radar ce matin. Depuis une quinzaine de jours je trouvais que la situation s'améliorait légèrement, je n'en disais rien pour être sur et vlan, patatras nous voilà reparti pour une petite marche arrière. Petite déconvenue mais ça va s'arranger. Le tout est de s'accrocher, de serrer les dents jusqu'à me faire péter mon bridge et de conduire cette moto jusqu’à la source de cette rivière.
A midi cela allait déjà beaucoup mieux ! |
Au fil des kilomètres, le paysage change, le lit du fleuve est maintenant bordé de petites collines. Tout devient plus à ma portée, les fermes sont plus modestes, les parcelles plus petites, enfin une échelle qui m'est plus familière, je commençai à en avoir par dessus la tête de ce gigantisme permanent.
Chaque soir je prépare soigneusement mon itinéraire du lendemain que je note sur mon portable. Cela demande beaucoup de soin et de temps. Manque de chance en début de matinée en vérifiant un point concernant la traversée de St Louis tout mon itinéraire s'est effacé d'un seul coup. La peste soit des établissements Apple ! En traversant malgré tout St Louis, je passe une banlieue qui se nomme Crève Cœur. Voilà qui va faire plaisir à une certaine de mes connaissances de Monléon-Magnoac. Peut être un riche oncle d'Amérique à l’horizon ?
Après St Louis je suis bien en visuel ma rivière depuis la route 79 . Une magnifique vue depuis une hauteur dans les bois.
Elle est belle MA rivière! |
A Clarksville je peux même m'approcher de l'eau à la toucher le long d'une rue bordée de bien jolies maisons.
Halte pour la nuit à Canton Missouri
Ce soir en ouvrant ce blog et en relisant ces pages sublimes que je vous sers (presque) quotidiennement, je me dis 2 choses : d'abord que, quand même voilà un grand pas en avant pour la littérature française et deuxièmement je reconnais la patte de ma Klara, mon webmaster, qui, de temps en temps, corrige mes fautes d'orthographe (innombrables dit-elle), repositionne mes photos, reprend ma syntaxe qui la plupart du temps laisse totalement à désirer. En plus il faut savoir que c'est elle qui la première a eu l'idée de ce voyage, laquelle idée j'ai fait mienne dans la seconde qui a suivi. Un grand merci donc à ma Klara.
Depuis des centaines et des centaines de km je vois le long des routes qui longe la rivière un balisage " Great River Road" qui suit précisément la route que j'ai prise depuis la Nouvelle Orléans. C'est probablement un organisme touristique qui a organisé ce balisage. Si j'avais su que ça existait, je me serai procuré leur itinéraire, cela m'aurait évité tant de temps à travailler le mien. Arrêt à un centre de visiteur de cet organisme où je suis très bien accueilli avec une 'nice cupa' . Quand j'annonce que je viens de la Nouvelle Orléans en moto, ces dames me prennent pour un fou. Et français en plus ! Alors là on est au bord de l'inconcevable, c'est trop ! En tout cas au bord de leur jardin qui surplombe la rivière la vue montre qu'elle a quand même pas mal rapetissée. On se rapproche donc petit à petit de la source et moi de la fin de mon voyage.
Puis arrive le but de mon étape de cette journée assez fatigante, à Saint Cloud Minnesota. Il est moins bien que le vrai, le notre, ce Saint Cloud là. Il y a même une église Saint Joseph. Ceux qui auront élevé des enfants dans notre St Cloud 92 comprendront le rapprochement. Pour faire complet , il ne me manque plus que je croise Madame Bégoc.
JOUR 6 ET 7
Ce soir en ouvrant ce blog et en relisant ces pages sublimes que je vous sers (presque) quotidiennement, je me dis 2 choses : d'abord que, quand même voilà un grand pas en avant pour la littérature française et deuxièmement je reconnais la patte de ma Klara, mon webmaster, qui, de temps en temps, corrige mes fautes d'orthographe (innombrables dit-elle), repositionne mes photos, reprend ma syntaxe qui la plupart du temps laisse totalement à désirer. En plus il faut savoir que c'est elle qui la première a eu l'idée de ce voyage, laquelle idée j'ai fait mienne dans la seconde qui a suivi. Un grand merci donc à ma Klara.
A Davenport, mon itinéraire m'amène sous un pont au dessus duquel passe une autoroute. C'est l'endroit très précis où ma route d'aujourd'hui croise celle du tour du monde en 2013. Un moment d'émotion, un peu d'humidité au coin de l’œil. Une grande sensibilité !
Depuis maintenant quelques centaines de km voire un millier, le fleuve n'est plus encadré par ses digues et donc c'est beaucoup plus agréable de pouvoir s’arrêter de temps en temps pour le regarder, si majestueux, si beau. Nous avons "perdu" quelques gros affluents comme le Missouri, l'Ohio et le Wisconsin mais sa taille est toujours aussi impressionnante.
De nombreux lacs le bordent au gré de ses vieilles méandres qui se sont figées et qui ressemblent à des fers à cheval, d'où depuis la Nouvelle Orléans, pas mal de Horse Shoe Lakes. Les abords de ces lacs sont infestés de moustiques alors qu'eux mêmes suffoquent sous les nénuphars.
Nombreuses villes, villages et lieu-dits de consonance française à commencer par la Prairie au Chien. C'est mon Casimir qui serait content de cette ville là !
De temps en temps, assez souvent, sont indiqués sur le bord de la route, des points historiques (Historical Marker). En général il s'agit d'histoires qui concernent les indiens et qui me paraissent bien compliquées. Je pense que ceci est surtout fait au bénéfice des descendants locaux des tribus indiennes d'autrefois. Autrement cela n'a pas grand intérêt.
Pour finir je vous envoie cette photo pour vous montrer que malgré les difficultés du voyage, le bonheur et la chance d'être là au milieu de l'Amérique, à vivre ces moments inoubliables, me maintiennent à un niveau de bonne humeur maximum.
Haltes à pour la nuit Dubuque et à La Crosse
JOUR 8
Ce matin le ciel est en colère et je me donne quelques instants pour décider ou non de l'imminence du départ. Bonne décision !
Les vannes s'ouvrent soudainement et nous voilà sous des trombes d'eau. Une seule solution est de récupérer la clef de ma chambre pour attendre confortablement que les choses se calment . Vers 10 h malgré une pluie résiduelle je décide de partir. Ce n'est pas très agréable mais ça pimente un peu le voyage.
Depuis des centaines et des centaines de km je vois le long des routes qui longe la rivière un balisage " Great River Road" qui suit précisément la route que j'ai prise depuis la Nouvelle Orléans. C'est probablement un organisme touristique qui a organisé ce balisage. Si j'avais su que ça existait, je me serai procuré leur itinéraire, cela m'aurait évité tant de temps à travailler le mien. Arrêt à un centre de visiteur de cet organisme où je suis très bien accueilli avec une 'nice cupa' . Quand j'annonce que je viens de la Nouvelle Orléans en moto, ces dames me prennent pour un fou. Et français en plus ! Alors là on est au bord de l'inconcevable, c'est trop ! En tout cas au bord de leur jardin qui surplombe la rivière la vue montre qu'elle a quand même pas mal rapetissée. On se rapproche donc petit à petit de la source et moi de la fin de mon voyage.
Puis arrive le but de mon étape de cette journée assez fatigante, à Saint Cloud Minnesota. Il est moins bien que le vrai, le notre, ce Saint Cloud là. Il y a même une église Saint Joseph. Ceux qui auront élevé des enfants dans notre St Cloud 92 comprendront le rapprochement. Pour faire complet , il ne me manque plus que je croise Madame Bégoc.
JOUR 9
Ciel dégagé, grand beau temps ce matin mais la température doit être autour de 5°. Je suis congelé. Arrêt obligatoire pour remettre quelques couches de vêtements supplémentaires. Dès que je vois une station d'essence je me précipite sur le distributeur de boissons chaudes.
Ma moto se sera parfaitement comportée : son centre de gravité très bas lui donne une incroyable stabilité, tenue de route impeccable, il y aurait à redire sur le freinage, tout d'anticipation. La marque de fabrique des Harley Davidson est le bruit qu'elles font : au bout de la 2eme journée les boules Quies ont été indispensables. Globalement le bilan de cette machine est très positif.
L’hôtellerie à base de motels, plus ou moins miteux, sans service de restaurant ce qui oblige à ressortir le soir pour le dîner. Mais après une journée de moto la plupart du temps impossible de ressortir, la flemme est plus forte que la faim.
Finalement après avoir quelque peu perdu la trace du fleuve pendant cette dernière journée, le but de ce magnifique voyage est en vue avec l'arrivée au lac Itasca, reconnu par les géographes comme étant la source réelle du Mississippi. Itasca = Veritas caput, tout latiniste que vous êtes vous aurez traduit par 'la véritable tête'. Une carte explique bien les dernières centaines de km du parcours de ma rivière, qui va de lac en lac pour finir ou plutôt commencer à l'endroit où je me trouve.
Aux abords du site c'est un peu la cohue. Je suis à 2 doigts de piquer un fou rire. Mais on sacrifie volontiers à l'inévitable photo. Une grande fierté d'avoir pu réaliser ce magnifique projet, qui ne c'est absolument pas déroulé de la manière dont il était prévu puisque j'ai 3 jours d'avance sur mon programme. Après la traversée est/ouest en 2013, maintenant la traversée sud/nord de ce pays presque continent, quand même un bel exploit physique. Enfin moi je trouve ! L'Amérique, un monde tellement différent, souvent bizarre et parfois incompréhensible, mais toujours accueillant. Nous même en France ne sommes pas à l'abri de certains travers alors je ne vais pas en rajouter sur les américains. Ce sont nos amis.
VIVE L'AMERIQUE !
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