160 000 km de bons et loyaux services: le décision de laisser ma vielle BMW au garage pour ce prochain voyage est un peu douloureuse. Mais avec 160 000 km au compteur, le risque est trop grand d'une panne majeure irréparable en Afrique.
La moto est en parfait état, tourne comme une horloge mais un peu plus bruyante, quelques vibrations nouvelles ça et là. La consommation d'huile en hausse également. La moto commence à montrer quelques stigmates de vieillesse ainsi d'ailleurs que le pilote dont les articulations sont tous les jours un peu plus douloureuses et l'ouïe plus aussi fine que l'année dernière. Que de merveilleux souvenirs à jamais dans ma mémoire avec cette machine exceptionnelle, de la mer de Beaufort en Alaska, aux déserts d'Australie, du Cap Nord de Norvège au Fish River Canyon de Namibie, de la dangereuse Sibérie au détroit des Dardanelles !
La moto est en parfait état, tourne comme une horloge mais un peu plus bruyante, quelques vibrations nouvelles ça et là. La consommation d'huile en hausse également. La moto commence à montrer quelques stigmates de vieillesse ainsi d'ailleurs que le pilote dont les articulations sont tous les jours un peu plus douloureuses et l'ouïe plus aussi fine que l'année dernière. Que de merveilleux souvenirs à jamais dans ma mémoire avec cette machine exceptionnelle, de la mer de Beaufort en Alaska, aux déserts d'Australie, du Cap Nord de Norvège au Fish River Canyon de Namibie, de la dangereuse Sibérie au détroit des Dardanelles !
L'objet de mon infidélité est une magnifique japonaise bien carrossée, le dernier avatar de la légendaire Africa Twin qui en son temps a fait les beaux jours du rallye Dakar. Le nouveau modèle bien gonflé en puissance à 1000 cm3, transmission par chaîne, boite manuelle, très énergique mais avec un couple moteur trop haut et des accessoires périphériques en plastique qui vont casser dès la première chute, est malgré tout une moto formidable. L’intérêt avec un Honda c'est que partout en Afrique on peut trouver un concessionnaire de la marque pour d’éventuelles réparations.
Son atout majeur est un gain de poids d'environ 100 kg par rapport à ma vieille BMW, avantage incomparable pour passer les secteurs de sable dont l'Afrique est truffée. Evidemment une préparation particulière a été nécessaire afin de renforcer ou de rajouter un certain nombre de protections indispensables, d'équiper l'engin de phares longue portée, d'installer la bagagerie la plus adaptée, de changer les pneus pour des pneus tout terrain. Tous ces travaux réalisés pendant des semaines par Jonathan et Patrice, excellents mécano de Génération Motos à Domfront à l'autre bout du département de l'Orne. Que d'aller retour en octobre et novembre au garage à 120 km souvent dans un froid polaire !
La moto maintenant prête, les vaccins à jour, les visas dans le passeport, les documents douaniers enfin en règle, les polypes disparus, les niveaux moteur vérifiés, les impôts payés, l'absolution reçue, il faut maintenant attendre et cela tient du supplice! C'est insupportable. Je piaffe d'impatience en vue du grand jour et mon caractère d'ordinaire plutôt placide tourne à la vinaigrette moutardée. Mon entourage n'en peut plus et, très réticent sur ce projet au début, ne souhaite maintenant plus qu'une chose c'est de me voir sur les pistes du Soudan dès que possible.
Mais heureusement l'automne est merveilleux cette année; la forêt polychrome, resplendissante est un vrai enchantement. Que de beauté! Malgré la sécheresse, un après-midi de pluie et le sol boit littéralement cette eau que l'on n'attendait plus. Le lendemain et pendant 2 semaines la forêt m'offre son plus beau cadeau sur son sol parsemé de délicieux cèpes qui remplissent mon congélateur d'abord et mon estomac ensuite. De belles omelettes en perspective !
Finalement les choses finissent par s’accélérer et il est temps d'organiser l'acheminement de ma moto chez un transporteur anglais près de l'aéroport de Heathrow, afin qu'il puisse l'expédier vers l'Egypte. On me propose de venir la chercher avec un camionnette à Tourouvre ce qui me parait onéreux et une perte de temps. Je décide au contraire de la conduire moi-même en Angleterre d'abord dans un froid glacial jusqu'à Dieppe où je me réconforte devant une belle douzaine d’huîtres avant de prendre le ferry pour New Haven. Pendant ce temps alors que la nuit et la pluie commence à tomber, la belle japonaise stationnée tout près d'un manège sur le port de Dieppe me fait une scène de jalousie quand je regarde la rutilante moto du manège qui fait la joie des enfants.
Héritage de Chernobyl ?
Assez peu de nouvelles de mon équipe australienne, que finalement je ne découvrirai qu'une fois arrivé au Caire. Je ne suis pas inquiet car je connais bien l'Australie et ses habitants sont des gens drôles et attachants. Tout va bien se passer.
A chaque voyage, le volume de ma pharmacie prend des proportions impressionnantes. J’espère que les douaniers africains seront plus flexible que ceux de l’Ouzbékistan lors d'un passage de frontière mémorable en Asie Centrale (conf. Tour du monde) où j'avais du mimer l'effet de chaque médicament de ma pharmacie à des douaniers illettrés et corrompus. Les quelques voyageurs présents dans le bureau du douanier se roulaient par terre de rire. Un bon moment malgré tout.
Comme vous le savez tous, pendant mes voyages, je m'efforce de toujours prendre les choses du meilleur côté. Cela a quelques implications pour mon vocabulaire, aussi pour me faciliter l'écriture je me suis fait un lexique auquel je ferai référence le moment voulu. A savoir :
Splendide
Merveilleux
Grandiose
Superbe
Phénoménal
Majestueux
Incroyable
Éblouissant
Unique
Hallucinant
Magnifique
Époustouflant
Spectaculaire
Impressionnant
Formidable
Somptueux
Beautiful
Magnificent
Extraordinary
Superb
Breath taking
Spectacular
Awesome
J'en appelle à vos talents littéraires avérés pour améliorer et augmenter cette liste. Je n'ose même pas aborder le sujet de mon orthographe dont ma Klara, ce matin encore, me répétait que c'était une catastrophe. Je lui fais confiance pour veiller de loin sur mon imparfait du subjonctif !
A 10 jours du départ, la pression monte, incompatible avec le sommeil qui me laisse tomber une bonne partie de la nuit. Pour me changer les idées je pars donc avec une fine équipe en Irlande courir derrière les bécasses fort nombreuses cette année.
Pavillon Guinness ! |
Nous sommes installés dans un B&B à proximité du "2 pièces, cuisine, garage au sous sol" de la famille Guinness au sud de la province du Connemara. Par discrétion je ne les avais pas prévenu de mon arrivée aussi ils ne m'ont pas invité à dîner. Bon on verra l'année prochaine. Mais en toute simplicité si possible !
Magnifique Irlande, si attachante, si authentique. La météo y est toujours capricieuse, les éclaircies sont fugaces rapidement remplacées par des averses souvent de grêle. Mais j'adore.
Les irlandais sont tout de gentillesse et de simplicité. Ce pays qui a tant souffert d'un occupant cruel, de famines épouvantables, qui ont conduit des millions d'émigrés aux Etats Unis, est maintenant bien ancré à l'Europe et sur la voie d'une prospérité que l'on leur souhaite durable.
Un dernier au goodbye à la famille et aux amis autour d'un simple dîner dans un bistrot de Paris, puis c'est le bouclage final des sacs.
Un coup d’œil en guise d'au revoir depuis Saint Cloud au Gros Paris et il est tout juste temps de me jeter dans le AF570 en direction du Caire.
Un dernier au goodbye à la famille et aux amis autour d'un simple dîner dans un bistrot de Paris, puis c'est le bouclage final des sacs.
Un coup d’œil en guise d'au revoir depuis Saint Cloud au Gros Paris et il est tout juste temps de me jeter dans le AF570 en direction du Caire.
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